23 mai - Zuma, Maradona et la FIFA trop exigeants, les Bulls trop géants !
Série d'articles édifiants dans le Sunday Times... La FIFA oblige le pays organisateur de la Coupe du monde à désigner à l'avance deux hôpitaux par ville-hôte, capables de prendre en charge les fans et VIPs pendant l'événement. Ces établissements doivent ensuite se plier à un certain nombre de règles, édictées par la Fédération internationale. Ils ont, par exemple, obligation de garder la moitié de leurs lits vides, en cas de catastrophe pendant le Mondial.
Le secteur hospitalier en Afrique du Sud est sous-équipé, manque de personnel qualifié et souffre de problèmes financiers. L'électricité a notamment été coupée, cette semaine, au Chris Hani Baragwanath Hospital, situé à Soweto, en raison du non-paiement des factures.
En plus de subir les conséquences de ces maux (parmi lesquelles, des opérations repoussées, de longues files d'attentes aux urgences et des patients renvoyés chez eux trop vite, pour libérer des lits), les malades sud-africains vont à présent devoir avaler une autre pilute tout aussi amère : la Coupe du monde.
Les exigences de la FIFA signifient en effet que certains d'entre eux vont être déplacés vers d'autres hôpitaux et que de nombreuses interventions chirurgicales risquent d'être gelées pendant deux mois.
Beaucoup plus léger, le Sunday Times (encore lui) s'est amusé à dresser la liste des caprices des fédérations nationales de football, en vue du Mondial...
On apprend ainsi que Sa Majesté Diego Maradona ne pose pas son popotin n'importe où... Le sélectionneur argentin a fait réaménager une bonne partie de ses deux salles-de-bain sud-africaines, avec une attention toute particulière portée aux toilettes. Les précédents WC n'étaient pas "à la hauteur des standards de Maradona", explique un responsable du Centre qui accueillera l'équipe Albiceleste, à Pretoria. Le modèle installé en remplacement propose trois positions différentes.
Pour les Brésiliens, l'important, c'est la température de l'eau... pas celle au fond de la cuvette, mais celle de la piscine, qui doit atteindre 32 degrés. Ni plus, ni moins. A part cela, la Seleção sera privé de chocolat.
Les Italiens, fidèles à eux-mêmes, pourront se gaver de pasta, importés de la péninsule. Les Mexicains préfèrent amener dans leur bagage... un prêtre !
Pour terminer, les Néo-Zélandais, sans grand espoir de voir les huitièmes de finale, aimeraient bien ne pas faire le déplacement en Afrique du Sud pour rien... Des cours de golf auraient déjà été demandés pour certains joueurs !
Dans un nouveau geste surprenant de réconciliation nationale par le sport, l'équipe de rugby de Pretoria a disputé sa demi-finale du Super 14 (le tournoi de l'hémisphère Sud) à l'Orlando Stadium, le repaire du club de foot le plus ancien de Soweto, les Orlando Pirates . Imaginez plutôt : le sport dominant des Blancs dans l'enceinte historique des Noirs.
Tout un symbole, et un pari aussi : la blogosphère a bruissé des rumeurs et des craintes des supporters des Blue Bulls de Pretoria, mécontents de devoir quitter le Loftus Versfeld, où leurs joueurs étaient invaincus, pour voyager, la peur au ventre, jusqu'au township de Johannesburg ! Un déménagement nécessaire en raison de l'approche de la Coupe du monde de foot, et de la prise en main du stade par la FIFA.
Mais le match a été, au contraire, l'occasion d'une grande fête, célébrée par la presse dominicale.
Les Bulls ont détruit les Crusaders... encore !
ici lors de leur affrontement du 7 mai dernier - Pierrick Lieben 2010
Le journal afrikaans, le Rapport, s'est fendu d'un mot zoulou en une, "Yebo Bulle" ("Oui les Bulls"), pour saluer la victoire du club contre les Crusaders néo-zélandais (39-24).
Une photo en a dit parfois plus que des mots, pour le reste des médias sud-africains. Le Sunday Independent a ainsi choisi un groupe de supporters, bouteille à la main, dans un shebeen (bar clandestin) du township. "Les Bulls font la loi à Soweto", indique le Sunday Times, en montrant un Noir et une Blanche danser côte à côte devant le stade. City Press a opté pour des supporters noirs, hurlant dans les tribunes, sous les drapeaux bleus des Bulls.
La série d'invincibilité des Bulls à domicile s'est pousuivie
au-delà du Loftus Versfeld Stadium - Pierrick Lieben 2010
Un beau moment de cohésion nationale qui devrait reprendre de plus belle samedi prochain : pour la seconde fois dans l'histoire de la compétition, la finale du Super 14 opposera deux équipes sud-africaines, les Bulls de Pretoria contre les Stormers du Cap.
Et pour la première fois, le vainqueur sera désigné au coeur d'un township.